La fusion des communes

PARTIE 1 - LE DESTIN LIÉ DE TROIS COMMUNES

Un peu de géographie

BRAUX, CHÂTEAU-REGNAULT et LEVREZY, vieux villages ardennais, sont arrosés par la Meuse qui, depuis le «Cul du Ham» jusqu’aux dernières maisons de «la Vinaigrerie», s’écoule majestueusement aux pieds des «Ronds Chaînons» avant de se frayer un passage entre les rochers des Quatre Fils Aymon et le poudingue de l’Hermitage et pénétrer dans le massif primaire de l’Ardenne où elle a creusé sa «Vallée héroïque».

Trois communes réparties sur les deux rives et qui devaient traditionnellement être délimitées par de petits ruisseaux (appelés « Ruches » ou « Rus » par les habitants) alors qu’en fait il était difficile de déterminer exactement les limites entre Braux et Levrezy sur la route de la gare (rive droite) et entre Château-Regnault et Braux dans le fond de Bogny (rive gauche).

Un peu d’histoire

Braux

Dont les origines les plus anciennes, remontent à la venue lointaine de clercs calabrais prêchant la bonne nouvelle de l’Evangile. Ils devaient être remplacés en 829 par 4 chapelains choisis par EBBON (Archevêque de Reims) fondateur de la Collégiale. et l’histoire du chapitre de Braux sera celle de Braux. C’est le jour de l’Ascension en 837, que l’Archevêque EBBON fit transférer les restes de Saint-Vivent de Reims à la Collégiale de Braux.

Château-Regnault

Dont l’origine connue remonte à la fin du XIIème siècle, en plein Moyen-Age, était une paroisse située en « Terre d’Empire ». Un dénommé RENAUT (RENAUT de Rouey) y construisit une forteresse qui devait être détruire au début du XIIIème siècle et reconstruite peu de temps après, en 1227, par Hugues III, Comte de Rethel. Après 1291, Château-Regnault est une Principauté souveraine dont le domaine s’étend sur 43 villages ( elle a, entre autres privilèges, celui de battre monnaie ).

Levrezy

Appartient successivement à la Collégiale de Braux puis de Château-Regnault (1227) et depuis lors son histoire se confond avec celle de la souveraineté de Château-Regnault. Le fait saillant est la création en 1637 d’un hospice dirigé par des frères ermites (les hiéronymites) et l’existence d’un pèlerinage à Notre Dame de Recouvrance dont la renommée suscita la jalousie des chanoines de Braux puis de Jean de Beaumont, gouverneur de Château-Regnault. Il paraît que « Levrezy » voulait dire « Vallée des lièvres ».

Les premiers pas vers la fusion

Après la guerre de 100 ans, c’est la misère partout.

  • En 1537, Braux et Levrézy sont pillées et brûlées par les hérétiques de Sedan.
  • En 1554, elles sont saccagées et brûlées par les Espagnols.
  • En 1643, lors de la Bataille de Rocroi, la garnison de Château-Regnault appelée «Garnison des loups » retarda l’avance des 7 000 impériaux d’Autriche et permit ainsi la victoire du Grand Condé sur les Espagnols. Rendant hommage à la bravoure des soldats de la garnison, les habitants de Château-Regnault s’appelèrent les « leus » (loups).
  • En 1687, Louis XIV fait démolir le Château.
  • La guerre est presque continuelle et ce n’est qu’au XIXème siècle que l’activité économique se développe avec la fabrication des boulons.
  • On devait malheureusement encore connaître l’invasion et l’occupation en 1870, en 1914 et aussi l’évacuation en 1940.

Des échanges nombreux

Les échanges entre les 3 communes ont été, de tout temps, nombreux et variés.
Les Jeunes, pour leur part, ne s’occupaient plus depuis belle lurette, de savoir si les jolies filles ou les beaux gars étaient plutôt de Levrézy, de Château-Regnault ou de Braux. Les liaisons et mariages intercommunaux étaient nombreux et nombreuses aussi étaient les familles à aller indifféremment dans l’une ou l’autre des communes pour tremper «la galette au sucre» ou «le gateau mollet» dans le «bédot» à l’occasion des fêtes patronales.

D’ailleurs, très tôt chaque matin, à l’appel de sirènes d’usines dans les rues des cités résonnaient les pas de tous ceux qui, emportant la «marinde» et le «pot de camp» s’en allaient travailler à «la boutique», aussi bien dans leur commune que dans la commune voisine.

Des problèmes communs

Après la guerre, les trois communes connurent une période euphorique de prospérité, aussi bien pour les petites entreprises à caractère familial et artisanal que pour les entreprises de moyenne importance. Mais apparût bientôt un phénomène de crise économique inquiétant qui ne cessa de se développer dans le secteur. Pour des raisons diverses, des entreprises, grandes et petites, fermaient leurs portes et disparaissaient l’une après l’autre. Et ce fût au tour de la Grosse Boutique à Château-Regnault qui fût définitivement démantelée en 1953 après avoir été la plus importante et la plus moderne des boulonneries d’Europe employant jusqu’à 1 200 ouvriers. Puis vint ensuite le tour des Établissements Merveille, Mernier et Pequel-Brouet à Braux puis à de l’Ile du Diable (Ets Hardy-Capitaine) à Levrézy.

S’ajoutant à cette situation difficile, se posèrent de nouveaux problèmes créés par les conditions de confort minimum qu’exigeait la vie moderne :

  • Problème du logement avec le recours inévitable aux constructions H.L.M.
  • Problème de l’eau avec une consommation accrue suite à la multiplication des installations sanitaires et une régression des débits de nos sources.
  • Problème du ramassage des ordures ménagères et des dépôts sauvages.
  • Problème des réseaux d’égoûts.
  • Problème des pompes funèbres et des possibilités d’inhumation dans les différents cimetières.
  • Problème du réseau routier et l’entretien des chemins.
  • Problème de l’électrification avec l’éclairage des écarts et le renforcement du réseau.
  • Problème des constructions scolaires.
  • Problème des services communaux avec la multiplication des tâches administratives et techniques.

C’est seulement après 1959 que les trois municipalités prirent conscience de ces problèmes communs et cherchèrent ENSEMBLE les moyens de les résoudre.
Cela marquera le premiers pas vers “la fusion”.

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